Petit ou grand millésime : Le critère de réussite n’est-il pas avant tout le plaisir ?
Découvrez l’avis de Jean Marc Quarin :
Tous les amateurs de vins de Bordeaux sont confrontés à la situation paradoxale suivante. Un grand millésime est valorisé pour sa densité, sa matière, sa richesse. Nous le gardons en cave avec l’espoir que ce potentiel se révèle. De plus, il est compliqué à apprécier en primeurs tant dans les grands Bordeaux jeunes le lien entre la qualité et le plaisir de boire est ténu.
Pourquoi attendons-nous les vins ? Pour profiter des avantages que le temps opère sur leur déconcentration. Il assouplit la structure, arrondit les tanins, développe le arômes. Peu à peu le vin gagne un fondu qui le rend plus doux et surtout plus apte à une association avec les mets à table. Or, qu’est-ce qu’un petit millésime vis-à-vis d’un grand, si ce n’est une année avec moins de concentration ? Pour peu que les vins ne soient ni verts, ni acides et comportent un fruité mûr et une certaine douceur tannique –ce qui est le cas pour les 2013 réussis- ces vins présentent l’avantage de se boire tôt sans passer par la nécessité de la garde.
D’autre part, qui peut garantir à un consommateur que le plaisir qu’il aura à boire un grand millésime dans vingt ans sera supérieur à celui qu’il éprouvera en consommant une petite année dans cinq à dix ans ? Je ne m’y risquerai pas. Dans la dernière verticale de l’Eglise Clinet faite en public, devinez quelles années ont aimé boire les participants lecteurs comme vous ? 2007 et 2002, des vins plus légers certes, mais sans verdeur. Ainsi tous les 2013 seront à boire avant 2025, sauf en magnums ou plus gros contenants.
Source : www. Quarin.com